S’aimer n’est pas une mince affaire.

On dirait que tout passe par là — les choix de vie, de couple, d’amitié. La carrière, les loisirs. La façon d’éduquer nos enfants.

C’est ce qui va faire la différence entre le fait de vivre une existence qui est collée à nous-même, ou bien une existence qui est collée aux attentes des autres.

Mais qu’est-ce que ça veut dire, vraiment, s’aimer?

Après des années de recherche et d’enquête terrain, je peux vous le dire aujourd’hui: s’aimer signifie s’honorer. Et c’est tout ce qu’il y a.

Ne pas chercher la validation ou se conformer à des critères : s’aimer, c’est honorer purement nos besoins, désirs, intuitions, talents, sentiments. Honorer les leçons qui ont fait que nous sommes qui nous sommes, honorer les pas difficiles dont nous seules sommes au courant. S’honorer dans notre entièreté et pas juste par morceaux.

Ce n’est pas ce à quoi on a été habituées, bien au contraire. C’est très inconfortable, même, car on nous a appris plutôt que pour être acceptées, il fallait convenir à des croyances bien ancrées, des attentes, des projections, des façons d’être, de se comporter, de s’habiller, d’aimer, d’éduquer, de construire sa vie…

S’honorer malgré les voix contraires voulait dire attirer l’attention pour les mauvaises raisons, trahir un système, et risquer d’être punies. «  Sois toi-même », on nous disait, mais cela sous plusieurs conditions.

C’est ce qui a été perpétué pendant des siècles, on nous a aimées comme il était seulement possible de le faire à ce moment-là.

Mais maintenant, nous sommes prêtes au changement. Car on sait que cette unicité est un cadeau et non pas un fléau. Et que nous pouvons aimer seulement selon le niveau d’amour qu’on cultive pour nous-mêmes. Et qu’on veut construire une société où le fait de s’aimer entièrement n’est pas un geste de courage, mais une évidence, une invitation qui est faite à chaque personne sur Terre.

Et honorer chez les autres leur diversité, leur précieuse et unique étincelle, et leur donner le droit de l’incarner.