La voie du cœur n’est pas celle qu’on choisit en premier: un peu parce qu’on est venues faire l’expérience de la vie. Mais aussi, pour cette blessure ancestrale qui bétonne nos pas et étouffe cette voix qui nous parle subtilement, parfois depuis l’enfance.
C’est la blessure de la sorcière. Je la connaissais, mais j’ai demandé à Google par curiosité de m’en donner un aperçu, et l’intelligence artificielle (pouvez-vous le croire) m’a recraché ceci:
“La blessure de la sorcière est un concept faisant référence au traumatisme collectif et à la peur découlant de la persécution historique des femmes accusées de sorcellerie, en particulier pendant les temps de l’Inquisition. Elle décrit une peur profondément enracinée et héritée d’exprimer son pouvoir, de dire sa vérité et d’embrasser ses dons spirituels. Les symptômes peuvent inclure le doute de soi, la peur d’être persécutée en raison de sa différence ou de son intuition, la dissimulation de ses dons et le sentiment d’être « trop » ou « pas assez ». La guérison implique de reconnaître cette blessure ancestrale, de se réapproprier son pouvoir personnel et de trouver des espaces sûrs pour exprimer sa véritable identité.”
Ça va plus loin que l’époque de l’Inquisition. On sait que notre culture a perpétué la soumission du féminin depuis bien avant Jésus.
Alors: quel est ce don, cette vérité inexprimée, qui vous rend unique, et qui vous rendrait puissante?
Cette blessure, bien réelle, nous maintient dans l’illusion qu’on est petites, qu’on ne mérite pas ce qu’on recherche, que le bonheur doit se gagner par étapes, sans être certaines que c’est vraiment lui ou un mirage qui s’éloigne à l’horizon.
Cette blessure enfouie, sournoise, nous incite à suivre des issues secondaires, plus convenables, moins “dangereuses”’. N’est-ce pas la blessure de notre coté féminin, et de nous, femmes?
Comment la guérir?
Il n’y a qu’une façon: la traverser.
Percer le voile de peur.
Courber le dos, fermer les yeux, serrer la mâchoire, trembler et avancer.
Peu importe si ce n’est pas parfait. Peu importe si on ne connaît pas tous les détails encore, si on nous jugera.
Pas à côté, pas demain, c’est la seule façon: l’affronter. Avancer.
Cette blessure ne peut guérir autrement. Juste en traversant la peur on se rend compte qu’en réalité, elle n’existe pas – elle n’a jamais été vraie. Ce n’est qu’un voile. Poussière, hologramme.
Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la peur en action. Et parfois, elle est si ancrée, qu’on n’a pas conscience qu’elle nous gouverne.
Et de l’autre côté, il y a la plus grande joie qui vous attend: celle de vivre véritablement votre chemin.
Et c’est là que loge votre vrai pouvoir.
Et nous serons là, femmes, déesses et sorcières, à tendre nos mains et défendre votre droit d’être qui vous êtes vraiment, en toute sécurité.
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Écoutez le premier épisode de la deuxième saison de mon balado, La blessure de la sorcière, sur Spotify, YouTube ou ApplePodcast.
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Image de Enrique Meseguer de Pixabay